Trois jours à Orpierre!

Il était convenu de longue date de partir avec Seb pour ces vacances de Pâques normalement cela aurait du être l’Espagne mais de nombreux aléas nous ont obligés à revoir nos plans.

Le choix de cette destination n’a donc pas été des plus aisés ! Nous n’avions finalement que trois jours en commun, la météo en cette fin de vacances était quelque peu incertaine et la poulie fraîchement réparée de mon annulaire gauche ne nous laissait pas envisager de nous rendre dans des falaises où il eut été nécessaire « d’arquer » trop fort.

Après une réflexion intense et une analyse extrêmement pointue de la météo locale, nous nous sommes donc décidés pour Orpierre. Visiblement c’était la même analyse pour beaucoup puisqu’en trois jours nous avons croisé pas moins d’une dizaine de copains.

Orpierre
Orpierre

Arrivés à Orpierre le lundi soir, après avoir englouti une pizza au «Quartz » le bar restaurant local nous allons planter notre tente au camping de ce charmant village des Alpes du sud.

Après une nuit agrémentée de quelques regonflages pour cause de matelas poreux, direction « le Château », secteur phare de la falaise. On évite soigneusement «l’Ange gardien» un 7b qui est resté quelque peu en travers de la gorge de Seb et on s’échauffe dans les éternelles classiques du secteur qui ne sont pas moins patinées que lors de notre dernière visite.

La paroi jaune
La paroi jaune

Voici donc une petite sélection de voies au « Château » dans le 6a / 7a pour s’échauffer ou pas d’ailleurs :

« Amélie mélodie » 6a ; voie un peu patinée mais peu difficile. Plus on monte plus c’est facile !

« La couronne d’épine » 6b ; un peu le même style que la précédente mais plus homogène.

« Les ailes du désir » 6c ; Début un peu bizarroïde sur strates. Il ne faut pas se décourager plus on monte plus c’est beau. Un petit pas en dalle dans le haut.

« Les kilos vont en enfer » 7a ; une voie assez homogène ce qui est rare dans cette cotation à Orpierre, un pas un peu tordu tout de même dans le haut.

« Essaie encore » 7a+ ; très jolie, voie variée. Physique au début, plus fine pour finir.

Apres ce petit échauffement matinal les choses sérieuses commencent. Seb qui n’est pas un grand habitué d’Orpierre se lance dans une des classique du secteur « Même pas mal » 7c, un bon morceau de « rési » qui lui résistera au cours de cette première journée.

Même pas mal
Même pas mal

De mon côté le choix est plus cornélien, les belles classiques en 7c je les ai déjà faites et après 2 mois d’arrêt complet de grimpe, je ne peux pas tellement envisager plus dur. Je jette donc mon dévolu sur « Pourquoi t’es malheureux » un 7c sympa et assez bloc qui ne sortira pas lui non plus au cours de cette séance.

Sur ce, la journée s’arrête de manière un peu prématurée et humide sous une averse plus virulente que prévue.

Aller encore un petit cadeau avec les voies incontournables du secteur aux alentours du 7c :

« Destruction » 7b+ ; très jolie voie même si, vue du bas elle n’est pas des plus accueillantes. Le « crux » consiste à monter les pied à l’aide d’une petite inversée, puis à faire un grand mouvement vers la gauche qui ne doit pas être facile pour les petits.

« Ca va couiner » 7c ; c’est loin d’être le plus beau 7c de la falaise mais c’est surement le plus facile donc allez y faites vous plaisir c’est bon pour le moral.

« Même pas mal » 7c ; « Reste avec moi » 7c ; sûrement 2 des plus belles voies de la falaise, dans un style très proche à savoir «  rési », incontournable !

« Maman je vais mourir » 7c ; assez ressemblante aux 2 précédentes et tout aussi incontournable. A mon sens un peu plus difficile du fait d’un pas un peu plus bloc où il faut mettre un talon loin à gauche.

« Heureusement il y a la bière » 7c+ ; un petit peu plus dur que les 7c précédents mais très belle voie avec inversée et grand «  mouv ».

Le matin du deuxième jour nous nous réveillons donc revanchards mais aussi bien reposés grâce à un matelas gonflable subtilement réparé par mes soins.

Arrivés à la falaise nous entrons donc immédiatement dans une phase échauffement, suivie d’une phase sieste, contraints par un soleil un peu trop zélé. Aux alentours de 15h, horaire où la falaise passe à l’ombre nous nous remettons en activité.

La sieste nous a visiblement fait du bien, dans un râle sommital révélateur d’un flagrant manque de « rési », je sors tout de même mon 7c travaillé la veille. Apres un essai à oublier où il n’était visiblement pas tout à fait réveillé, Seb fait de même dans son projet. Voilà çà c’est fait, nous ne rentrerons pas bredouilles

Même pas mal
Même pas mal

Il nous reste un peu de temps, du coup Seb fait un «  run » infructueux dans « Maman je vais mourir » 7c, puis tente un à vue qu’il rate de peu dans « destruction » 7b+.

De mon coté un peu désœuvré, je fais une montée dans « Hurlement » 8a+ et constate que je bouge étonnamment bien, je m’empresse donc de faire une seconde montée de calage et un steak plus loin nous prenons la direction du bar pour nous réhydrater.

Une petite sélection de voies dans le 8 :

“Game over” 8a ; la base de « rési » de la falaise, exceptionnel mais vraiment pas facile, une section dure dans le premier surplomb et attention pour clipper le relais.

“Hurlement” 8a+ ; une voie pas trop difficile pour la cote et un peu bloc, ce n’est pas magnifique mais c’est sympa. J’ai fait une horloge dans le crux mais il y a surement d’autres méthodes.

Au matin du troisième jour on se lève clairement un peu plus usés. La stratégie est la même que la veille échauffement, sieste, performance. On souffre un peu a l’échauffement en revanche on est bon sur la sieste. Viens alors l’heure de forcer.

Je me lance dans mon 8a+ et là je tombe au « crux », Seb décide de « croîter » son 7b+ de la veille et là : chute au « crux ». Bon, on essaie alors de relativiser et de se rassurer « on est surement un peu froids ». Je me relance dans mon  projet et retombe seulement un mouvement au dessus, Seb lui vient à bout de sa voie sans trembler.

Même pas mal
Même pas mal

De mon coté, grosse remise en question, je sens la fatigue monter et commence à me dire que j’ai peut être été un peu gourmand et que je suis bon pour revenir à l’automne. Seb sort alors sa casquette de kiné, me fait un petit drainage des avant-bras, un pompage des biceps et me tord les épaules. 30 minutes plus tard me voila prêt pour un ultime essai. Je pars dans la voie encouragé par les copains, au crux je passe de justesse et je finis la voie tant bien que mal, mais surtout dans le mal. Mission accomplie après 2 mois d’arrêt forcé pour cause de rupture de poulie, je refais un 8a+ c’est inespéré.

On finit par quelques essais dans « Game over » 8a pour faire monter la « rési » et après cette journée bien remplie nous rentrons à Lyon fourbus mais heureux de notre séjour.

Pour ceux qui ne connaissent pas Orpierre. C’est une falaise dans un cadre sympa, bien en automne et au printemps, on peut aussi grimper en hiver. Le gros point positif : un accès très rapide. En revanche la rançon de la gloire, c’est une falaise très fréquentée et qui commence à être bien patinée.

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