Championnat de France universitaire 2014

Etant étudiante depuis 3 ans, j’ai chaque année l’opportunité de représenter l’université de Lyon 1 au championnat de France universitaire. C’est une compétition que je trouve très sympathique. On y croise les grimpeurs du circuit fédéral mais aussi des étudiants venant d’horizons différents  qui découvrent les compétitions. Ceci apporte beaucoup de fraîcheur à cet événement.

France U
France U

Pour moi comme pour beaucoup d’autres, les championnats de France universitaire ne sont pas un objectif important, coché depuis 8 mois sur la sacro sainte planification annuelle. Du coup l’ambiance est bon-enfant, les grimpeurs viennent décontractés, sans pression, c’est l’occasion de mieux se connaitre et de s’amuser.

Le format de la compétition est un combiné regroupant bloc, difficulté et vitesse. Le classement est établi à l’issu de ces trois épreuves en fonction des résultats et coefficients attribués à chaque discipline. Ce concept a le mérite de permettre aux grimpeurs de s’essayer à toutes les disciplines d’escalade pratiquées en compétition. Malheureusement depuis 2 ans, pour des raisons pratiques, l’épreuve de bloc est supprimée.

C’est au championnat de France universitaire que j’ai fait pour la première fois de la vitesse l’année dernière. Discipline qui à la base me rebutait un peu mais que j’ai  finalement  trouvé plutôt plaisante. J’y ai découvert des sensations de lâcher prise et de liberté qui ne sont à mon avis pas étrangère au fait de ne pas être sur la voie officielle de vitesse mais sur une voie inconnue dans laquelle une incertitude demeure et qui nécessite de la lecture et des prises de décision. Ce n’est pour autant pas une discipline pour laquelle je souhaiterai m’entrainer, je trouve cela beaucoup trop répétitif au contraire de la difficulté et du bloc, je n’y retrouve pas cette variété et cette incertitude qui font pour moi l’essence de l’escalade.

Cette année la ville organisatrice est Tours, lieu qui à l’avantage d’être relativement central pour une compétition nationale. Les grimpeurs sont venus de toute la France pour y participer, de la Corse à la Bretagne en passant par Paris. Toutes les régions y sont représentées. Petit bonus qui fait toujours plaisir aux proches, pour la première fois la compétition est retransmise en direct sur le site de la fédération universitaire (FFSU), un streaming qui était, il faut le noter de qualité. En bons citoyens écolos nous sommes venus en car avec toute la région Rhône Alpes. C’est un trajet de 7h qui nous a finalement menés à bon port. Une fois arrivé, inscription, hôtel, diner et au lit pour être en forme le lendemain pour l’épreuve de difficulté.

En ce premier jour, place à mon épreuve fétiche : la difficulté. Il s’agit dans un premier temps pour les filles comme pour les garçons de réaliser le meilleur run possible, les 3 voies de qualification possible afin d’être sélectionné pour une finale à 8. Petite différence avec le milieu fédéral, il n’y a pas de catégorie d’âge. Les démonstrations sont en vidéo comme cela se fait de plus en plus. Ce qui est pour moi l’occasion d’ouvrir une petite parenthèse à ce propos. Ces dernières permettent de mieux mémoriser les différents mouvements et sections et ainsi d’être super bien calé. Mais je trouve personnellement qu’il est parfois difficile de faire le lien entre la démonstration vidéo et la voie ce qui oblige à des allers retours entre l’isolement (lieu de la projection) et le mur. Je lance donc cette idée : ne serait-il pas pertinent de placer les vidéos à un endroit à partir duquel il serait également possible d’observer le mur ce qui faciliterait considérablement cet exercice d’association et donc la lecture. C’était le cas ici au championnat de France universitaire à l’inverse du championnat de France senior.

De plus il aurait été pertinent de placer dans la salle d’isolement des pans d’échauffement ! Evidemment il y en avait mais 3 pans de 2 mètres carrés, visiblement dans le mauvais sens puisque les prises (sales) était toutes à l’envers ne me semble pas à la hauteur d’une compétition nationale. Même pas moyen de faire des circuits sur ces 3 pans car ils ne sont pas collés. Bref ce n’est pas ce qu’on peut appeler un pan d’échauffement. Cette phase de préparation est pourtant essentielle à la préparation à la performance mais aussi à la prévention des blessures. Je suis venue à la compétition avec une légère blessure aux doigts et donc ce pan m’a réellement gênée surtout dans ma préparation pour l’épreuve de vitesse ou l’effort est assez violent. Je conçois qu’il est surement très compliqué d’organiser une telle compétition mais je pense que c’est quelque chose à ne pas négliger pour le bien être des grimpeurs ! Voila c’est dit !

Revenons-en à la compétition, la première voie des filles est une dalle dans le copi-roc qui utilise beaucoup d’inserts et de prises du copi-roc. Du coup terreur chez les compétitrices étant donné qu’on ne connaissait pas les prises. Finalement tout ce passe bien, on sort presque toutes cette voie qui était vraiment facile. 18 minutes de repos et on passe à la voie 2 ! Il s’agit d’une voie en dalle qui traverse pour passer dans un toit et finit dans un dévers. C’est le dernier mouvement qui pose problème à de nombreuses filles, un mouvement dynamique où il faut bien rester gainé. Après avoir passée la dalle facilement j’arrive dans le toit qui ne me pose pas de problème, je tremble un peu dans le devers du haut car j’appréhende le dernier mouvement qui se passe très bien et c’est un deuxième top ! La voie 3 est un dévers assez basique qui passe sur l’arrête et utilise le copi-roc. Le premier mouvement est assez rotor et en surprend plus d’une, il passera sans difficulté pour moi. Il y a ensuite une petite section dans le copi-roc qui fera chuter beaucoup de filles. La voie continue sur l’arrête, avec beaucoup de talons, c’est en sortant de cette arrête pour revenir dans le devers que ça se corse. Les dernières qualifiées pour la finale chuteront ici. Pour moi ça continue plus haut jusqu’au dernier mouvement sur lequel on sera deux à chuter. Je termine donc première ex æquo de ces qualifications. Trop forte la Marine ! 😉

Le soir place aux finales. On nous lance dans une voie déversante qui passe dans un long toit, avec beaucoup de prises en insert qu’on ne connait pas du tout. Les premières chuteront à l’entrée du toit. Elle n’est pas très difficile mais il ne faut pas s’emmêler dans les pieds et alterner entre talons et contre-pointes. La sortie du toit nous posera à toutes : problèmes avec un grand mouvement pour aller chercher une petite prise. On ne sera que trois à passer ce mouvement et pour Léa et moi c’est la chute sur le mouvement suivant un croisé où il fallait bien se placer et dans lequel j’ai manqué de lucidité. Sofia s’envolera jusqu’au dernier mouvement qui lui résistera. Je termine donc deuxième derrière Sofia et devant Léa. Chez les garçons c’est Titom qui l’emporte devant Alban et Thomas.

Le lendemain c’est la vitesse ! Les compétiteurs ont d’abord un run d’entrainement dans chaque voie puis c’est les qualifications. On cumule les temps des deux voies et les 8 plus rapides sont qualifiés pour la finale. Chez les filles 3 grimpeuses avaient déjà fait de la vitesse (Sofia, Anouck et Marion) pour toutes les autres c’est une première ou presque.

Après avoir pris des sensations dans les runs d’entrainement, je tâche de bien mémoriser les mouvements. Je me refais la voie des dizaines de fois dans ma tête pour que les mouvements deviennent presque automatiques. Ma technique est de bien intégrer les mouvements de main et de faire un maximum de pied-main pour ne pas avoir à chercher les pieds. C’est une technique de novice pour limiter les dégâts ! Ca marche apparemment plutôt bien je fais des runs propres, sans erreur ce qui me qualifie pour la finale.

Les phases de finales se déroulent en duel, le 8ème affronte le premier, le 7ème affronte le 2ème… A chaque duel le grimpeur le moins rapide est éliminé. J’ai d’abord rencontré Sofia puis Marion, je m’améliore sur chaque run et je gagne mes deux duels. Ce qui me propulse en finale face à Anouck, où je réalise deux très mauvais runs avec des zipettes, c’est surement à cause de la fatigue, je n’ai pas l’habitude de ce genre d’effort. Je termine donc deuxième derrière Anouck et devant Laura.  Chez les hommes c’est Titom qui remporte la compétition devant Thomas et Alban.

Podium
Podium

Ces bonnes performances me place première au combiné, Sofia et Anouck complètent le podium. Chez les hommes c’est Titom qui gagne devant Alban et Thomas.  Les podiums par équipe sont composés du meilleur garçon et de la meilleure fille de chaque université. C’est Lyon1 qui gagne avec Titom et moi (2ème ASU Grenoble avec Anouck et Pierrick, 3ème STAPS Orsay avec Léa et Alban).

Je termine championne de France universitaire et suis très contente surtout que cela me qualifie pour les championnats de France seniors de l’année prochaine. C’est une belle petite compète qui clôture bien la saison. L’ambiance était au top, l’organisation super dommage pour le pan d’échauffement ! J’en garde de très bons souvenirs comme tous les ans et j’ai hâte d’être à l’année prochaine !

La galerie photos ici pour la difficulté

Et ici pour la vitesse

La vidéo du championnat de France

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