Coupe de France de Beaune

Nous voilà en ce 7 juin sur la dernière coupe de France de la saison à Beaune. Si j’étais méchant je dirais que Beaune, ville reconnue pour son vin et ses Hospices, ne mérite pas de l’être pour sa coupe de France d’escalade. Un grand nombre de compétiteurs ne s’y sont d’ailleurs pas trompés et ont boudé cette compétition. Ceci dit, remercions tout de même le club « Hisse et haut » de Beaune pour l’organisation de cette coupe de France car je suppose que si elle a eu lieu en un lieu si inhabituel et peu propice, c’est que les candidatures n’ont pas du se bousculer.

Enfin, Beaune n’est pas loin de la maison donc nous sommes présents. Je participe et Marine simulant une blessure au doigt pour ne pas se faire battre une énième fois par Julia Chanourdi est venue m’encourager.

Nous arrivons donc le samedi matin dans un gymnase quasi désert, au cœur duquel trône un mur d’escalade d’un autre âge et obsolète pour l’organisation d’une coupe de France digne de ce nom. Certains compétiteurs d’expérience iront même jusqu’à dire que l’on est revenu 10 ans en arrière sur l’organisation des compétitions.

Arrive l’heure fatidique de l’échauffement, moment particulièrement important pour moi grimpeur vieillissant aux doigts fatigués (alors que dire pour les vétérans). Mauvaise nouvelle, la personne en charge de monter le pan n’est pas venue, nous nous échauffons donc tous sur un panneau vertical de 4 mètres sur 3. On se rassure comme on peut en regardant les voies, ces dernières nous paressant peu difficiles, on se contente de cet échauffement minimum.

Cédric dans la voie 1
Cédric dans la voie 1

Mais erreur fatale ces voies de qualification sont en fait comment dire… bloc, teigneuses et à méthodes. D’ailleurs c’est le carnage et tout le monde tombe à  peu près au même endroit notamment dans la voie 2.

Personnellement, j’ai l’idée lumineuse de réaliser un run honorable dans la voie 1 (je tombe en allant sur le bac final) ce qui se révélera salvateur étant donné la suite du programme. Justement la suite des hostilités c’est 10 minutes de récupération avant de s’élancer dans la voie 2. Oui vous avez bien lu 10 minutes ! N’ayant jamais vu de compétition avec aussi peu de repos entre les voies, je me suis interrogé comme vous sur la légalité de ce choix. J’ai donc fait mes recherches législatives dans un grand texte de loi à savoir le règlement de la ffme. Et en effet, je n’a vu à aucun moment stipulé qu’il y avait un temps de récupération minimum. Bizarre…

Cédric dans la voie 1
Cédric dans la voie 1

Ceci dit : cette récupération bien que courte est la même pour tous les compétiteurs. Certes ! Mais pour moi qui n’ai vraiment pas de rési ces derniers temps cela ne c’est pas avéré être une nouvelle très heureuse et en effet je tombe très prématurément dans la voie 2, les coudes en l’air et fort interloqué par la petitesse des prises.

Bilan de ces qualifications, je termine à une modeste 18ième place ce qui est assez en deçà de mes objectifs.

Cédric dans la demi-finale
Cédric dans la demi-finale

Le lendemain à 11h ont lieu les demi-finales dans un gymnase surchauffé (pas de faux espoir, ce n’est pas l’ambiance, c’est le soleil). Le pan d’échauffement a été monté en isolement. C’est un peu mieux, mais ça ne casse pas trois pattes à un canard. Mon résultat peu probant de la veille me contraint à m’élancer dans les premiers. J’avale assez facilement le début de la voie. Je me repose avant le toit tant redouté à la lecture par bon nombre de grimpeurs du fait de son illisibilité complète ! Puis je m’élance, tente une méthode qui aura le mérite d’être originale étant le seul (imbécile) à l’avoir imaginé, étrangement elle ne fonctionne pas et je tombe. Il ne me reste plus qu’à regarder passer mes adversaires persuadés qu’ils ne pourront pas faire pires. Mais force est de constater que tout le monde tombe dans ce fameux toit. Seul 5 grimpeurs iront toucher quelques prises supplémentaires.

Cédric dans la demi-finale
Cédric dans la demi-finale

Bilan des courses, je suis 12ième et un peu déçu car à une prise de la finale (c’était la loterie). Pour moi la compétition s’arrête la !

Enfin je croyais que quand on était éliminé c’était terminé, mais non ! J’ai appris qu’il suffisait de faire un appel contre tous les finalistes pour être qualifié. Si si ! Il y en a un qui l’a fait et ça a marché ! (Nous ne dévoilerons pas ici son identité par peur de procès en diffamation 😉  ). Enfin l’ensemble de ces réclamations ont abouti (il aurait en effet touché une prise de plus qu’annoncé et un compétiteur aurait effleuré un spit du petit orteil droit…). Ceci lui a permis d’intégrer la finale et tant mieux pour lui cependant cela soulève à mon sens quelques problèmes.

Ces réclamations bien que valables n’étaient pas dans l’esprit de notre sport. Les personnes devant lui étaient manifestement plus fortes. Il ne devrait pas suffire de toucher 2 prises de pied avec son index pour les valider ? Et le spit effleuré n’avait pas constitué d’aide, d’ailleurs personne ne l’avait vu ! C’est à croire que monsieur cherchait la moindre erreur de ses concurrents…

Ces réclamations ont été lourdes de conséquences, car elles ont exclu de cette finale un grimpeur qui après une excellente saison et notamment une 9ième place au championnat de France pouvait prétendre à une qualification pour les coupes du monde.

Tout ceci est bien regrettable, mais plutôt que de se plaindre autant essayer de comprendre comment on en est arrivé là ! Cette demi-finale de par son ouverture allait forcément amener des polémiques, trop bloc, ne faisant pas assez les différences… Je ne jette pas la pierre aux ouvreurs étant donné la difficulté d’ouvrir des voies de ce niveau sur un tel mur. Mais justement il faut comprendre qu’il n’est plus possible d’organiser des compétitions comme une coupe de France sur une structure possédant aussi peu d’envergure, d’autant plus si cette dernière est qualificative pour les coupes du monde.

Enfin tout cela pour dire que c’est dommage, cela a nuit au spectacle, à la bonne humeur et à amené certains à s’éloigner un peu de l’esprit ainsi que de certaines valeurs de notre sport…

Du coup nous ne restons pas pour la finale mais allons manger des escargots. Finale qui d’après nos sources était tout aussi bloc. Le grimpeur qui aura finalement surmonté toutes ces épreuves pour remporter cette coupe de France sera Kevin Arc suivi de Hugo Meignan et Rémy Bergasse. Bravo à eux pour leur ténacité dans ces voies teigneuses et à l’année prochaine.

Résultats complets

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